Le label Relations Fournisseurs et Achats Responsables (RFAR) incarne un jalon significatif dans le paysage des pratiques commerciales, offrant une reconnaissance unique aux entreprises et entités publiques françaises qui placent au cœur de leurs opérations des relations équitables et durables avec leurs fournisseurs. Successeur du label Relations Fournisseurs Responsables (RFR) établi en 2012, le RFAR, décerné exclusivement par les pouvoirs publics, promeut une approche responsable des achats. Dans cet article, nous explorons l’origine, les objectifs et les processus de certification de ce label, ainsi que ses implications sur les pratiques d’achats publics.

Le label Relations Fournisseurs et Achats Responsables

Origine et objectifs du label

Le label Relations Fournisseurs et Achats Responsables (RFAR), seul label octroyé par les pouvoirs publics dans le but de promouvoir des pratiques d’achats responsables, récompense les entreprises et entités publiques françaises qui privilégient des relations commerciales justes et durables avec leurs fournisseurs.

Ce label est accordé pour une période de trois ans, sous réserve d’une vérification annuelle effectuée par l’un des organismes habilités par le Médiateur des entreprises et le Conseil National des Achats (CNA), attestant ainsi l’engagement et les performances des candidats en matière d’achats responsables.

Il valide notamment l’adéquation des pratiques avec la stratégie RSE de l’entreprise, la rigueur de l’organisation dans le suivi de la mise en œuvre des engagements pris, ainsi que la qualité des outils de mesure et de pilotage de la politique d’achats responsables, accompagnés des plans d’amélioration qui en découlent.

Critères et processus de certification

À ce jour, 103 organisations ont été labellisées, représentant ensemble environ 150 milliards d’euros d’achats annuels, soit une augmentation de 30% pour la troisième année consécutive. Ce label permet de revendiquer l’application des engagements de la charte Relations fournisseur et achats responsables ainsi que la mise en œuvre des recommandations de l’ISO 20400, norme internationale sur les achats responsables.

La décision de candidater au label découle d’une démarche volontaire, témoignant de l’engagement en faveur d’une politique d’achat responsable et de la volonté d’améliorer continuellement ses pratiques. L’évaluation se base sur la norme ISO 20400:2017, incluant 5 domaines et 15 critères d’évaluation. Ces critères comprennent :

  1. Engagement dans une démarche d’achats responsables
  • Alignement de la politique et la stratégie d’achat responsable de l’organisation avec les objectifs RSE fixés par la Direction
  • Gestion des risques et opportunités pour définir des priorités
  • Prévention de la corruption
  1. Conditions de la qualité des relations fournisseurs et sous-traitants
  • Professionnalisation de la fonction et du processus achats
  • Pilotage des relations fournisseurs et développement de la médiation
  • Retour d’expérience, Ecoute active de la voix des fournisseurs
  1. Respect des intérêts des fournisseurs et des sous-traitants
  • Équité financière vis-à-vis des fournisseurs
  • Promotion de relations durables et équilibrées
  • Égalité de traitement entre les fournisseurs et les sous-traitants
  1. Intégration de la responsabilité sociétale dans le processus achats
  • Préparation d’une stratégie de sourcing responsable
  • Intégration des spécifications RSE dans le cahier des charges
  • Intégration des performances RSE des fournisseurs et sous-traitants
  1. Impact des achats sur la compétitivité économique de l’écosystème
  • Appréciation de l’ensemble des coûts du cycle de vie
  • Contribution au développement du territoire
  • Aide à la consolidation des filières et au déploiement international

La première étape consiste à adhérer à la charte Relations Fournisseurs et Achats Responsables, qui suit 10 principes d’action :

  • Assurer une relation financière responsable vis-à-vis des fournisseurs,
  • Entretenir une relation respectueuse avec l’ensemble des fournisseurs, favorable au développement de relations collaboratives,
  • Identifier et gérer les situations de dépendances réciproques avec les fournisseurs,
  • Impliquer les organisations signataires dans leur filière,
  • Apprécier l’ensemble des coûts et impacts du cycle de vie,
  • Intégrer les problématiques de responsabilité environnementale et sociétale,
  • Veiller à la responsabilité territoriale de son organisation,
  • Promouvoir le professionnalisme et l’éthique de la fonction achats,
  • Confier à une fonction Achat le pilotage global de la relation fournisseurs,
  • Nommer une fonction de médiateur “relations fournisseurs”, chargée de fluidifier les rapports internes et externes à l’entreprise.

Ensuite, les organisations entament leur démarche en remplissant un questionnaire RFAR d’autodiagnostic fourni par le Médiateur des entreprises. Ce bilan permet d’évaluer la situation actuelle et les enjeux des achats responsables et des relations durables avec les fournisseurs, d’identifier les axes de progression, de proposer un plan d’action et d’estimer le délai nécessaire pour relever ces défis prioritaires. L’organisation est alors évaluée de manière externe par un organisme agréé. Si ce dernier atteste que l’organisation respecte les critères requis, le label lui est décerné pour une durée déterminée.

Impacts et implications du label sur les pratiques d’achats publics

Les bénéfices d’obtenir le label RFAR

Le label RFAR présente de multiples avantages pour les organisations qui s’engagent dans une démarche d’achat responsable. Tout d’abord, il offre la reconnaissance des pouvoirs publics en France et à l’international, grâce à la renommée de l’ISO 20400. En adhérant à ce label, les entreprises s’engagent dans un projet mobilisateur, motivant et responsabilisant pour leurs équipes achats ainsi que pour les différents services internes.

L’obtention du label contribue également à créer une dynamique vertueuse, où les deux parties, l’organisation et ses fournisseurs, tirent profit de la qualité, de l’innovation et de la performance. Cela se traduit par une amélioration continue des pratiques d’achat responsable et une meilleure efficacité des actions entreprises.

Par ailleurs, il permet d’initier ou de poursuivre une démarche RSE à travers les achats, renforçant ainsi l’engagement de l’organisation envers le développement durable. Enfin, ce label constitue un levier de compétitivité en permettant à l’entreprise de se distinguer de ses concurrentes, tout en répondant aux attentes exprimées par les différentes parties prenantes en faveur d’une démarche durable.

 

En conclusion, le label RFAR se positionne comme un outil clé dans la promotion des pratiques d’achats responsables, offrant une reconnaissance institutionnelle et stimulant l’engagement des organisations envers le développement durable. Au-delà de ses avantages en termes de compétitivité et de distinction sur le marché, le RFAR favorise l’émergence d’une culture de collaboration, d’innovation et de responsabilité entre les entreprises et leurs fournisseurs.

 

Article rédigé par Sarah Expósito Ragaigne, chargée de marketing et communication digitale

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