En décembre dernier, l’Union sociale pour l’habitat dénombrait un peu moins de 5 millions de logements sociaux sur le territoire français. Ces logements étaient occupés par plus ou moins 10 millions de locataires. À savoir, un Français sur deux demeure, ou a demeuré, dans un logement social, aussi appelé HLM (habitation à loyer modéré). 

Le profil des locataires est souvent le même : des personnes ayant de faibles revenus. Selon une enquête de l’Insee datant de 2016, le niveau de vie moyen des résidents d’HLM se hisse à 15 100€ par an, c’est-à-dire moins que le niveau de vie moyen du reste de la population. Le taux de pauvreté est également très important au sein des logements sociaux : il atteint 35% alors qu’il n’est que de 23% au sein des logements du parc “classique”. 

En partant de ces constats, nous pouvons remarquer que les préjugés sont toujours très nombreux à propos du logement social et des personnes les fréquentant. Aujourd’hui, nous tentons de les déconstruire en vous fournissant des informations plus précises à propos de 3 grands préjugés encore bien trop présents dans l’opinion publique. 

 

3 préjugés concernant le logement social français

 

1) HLM :  logements vétustes et mauvais pour l’environnement 

Les organismes HLM ont au cœur de leurs préoccupations le développement durable, l’insécurité énergétique ou encore la conservation des ressources naturelles. C’est pourquoi, ces organismes font sans cesse évoluer le parc locatif pour répondre aux critères environnementaux importants.

Afin d’agir en faveur de la lutte contre l’insécurité énergétique, l’éco-performance du logement social est un élément qui revient constamment. L’éco-performance (qui va de pair avec le concept d’éco-conception) est une notion qui contribue à diminuer les charges énergétiques des foyers. Afin d’aider les organismes propriétaires de logements sociaux, mais également pour tout le secteur du bâtiment, une réglementation a été édictée : la réglementation RT2012 en vigueur depuis janvier 2013 établit certains critères pour être reconnu comme respectant ces nouvelles normes. Voici une liste non exhaustive des conditions à respecter : 

  • Il est impératif d’avoir recours à des énergies renouvelables (installation de panneaux solaires, utilisation d’une pompe à chaleur, …)
  • Il est obligatoire d’utiliser un système qui permet d’entretenir correctement l’étanchéité de l’air 
  • Les surfaces vitrées des logements doivent valoir au minimum ⅙ de la surface d’habitation 
  • Il est exigé que les fenêtres des chambres puissent s’ouvrir d’au moins 30% de leur volume afin de pouvoir changer d’air facilement, surtout lors des périodes de grosses chaleurs

La réhabilitation des anciens logements sociaux se poursuit également par le biais du programme national de rénovation thermique. En résumé, ce plan souhaite atteindre la neutralité carbone des logements d’ici 2050. À l’heure actuelle, un logement social consomme en moyenne 30% de moins que l’ensemble du parc immobilier français. 

Afin de promouvoir le développement durable au sein des HLM, les organismes doivent également sensibiliser les locataires à cela. Plusieurs initiatives à ce sujet ont lieu au sein des résidences sociales : tri des déchets, diminution de la consommation d’eau, surveillance des consommations (électrique, gaz ou eau), etc. Toujours dans l’objectif d’accroître le développement durable au sein des logements sociaux, les chantiers font également attention à leur empreinte écologique (chantiers “propres”, fournisseurs de matériaux locaux, …) 

Les collectivités et villes dans lesquelles s’implantent les logements sociaux sont également sensibilisées à la problématique du développement durable. Pour ce faire, aujourd’hui, les projets de HLM sont pensés de manière à inclure ce concept et à s’insérer au mieux dans le tissu urbain déjà existant (construction d’immeubles plus petits – la taille moyenne des nouveaux immeubles d’habitations sociales est actuellement de 17 logements -, adaptation à l’architecture déjà existante, …)

 

2) Logements sociaux, uniquement destinés aux plus précarisés ? 

Dans un rapport datant de juin 2020, la Fondation Abbé Pierre constate malheureusement que les plus précarisés ont plus de difficultés à accéder à un logement de type HLM que les personnes ayant des revenus modestes. À l’échelle nationale, l’opportunité d’avoir un habitat  social est très mince lorsque les revenus du ménage sont faibles. Autrement dit, au plus le demandeur de logement social est défavorisé, moins il a de chance d’accéder à un HLM, encore trop onéreux pour lui. Manuel Domergue de la Fondation Abbé Pierre, affirme que même “si le parc social remplit relativement bien son rôle en accueillant les personnes modestes, il remplit de moins en moins son rôle vis-à-vis des personnes sous le seuil de pauvreté”. Il est, tout de même, important de rappeler qu’aucune ressource minimale ne peut être exigée pour avoir accès à un logement social. Néanmoins, la plupart des commissions d’attribution se basent sur le revenu des ménages afin de déterminer s’ils pourront assumer les frais que nécessite une résidence sociale. À savoir qu’un plafond à ne pas dépasser est exigé pour avoir accès à un logement HLM. À titre d’exemple, pour avoir accès un logement social de la catégorie PLUS (Prêt Locatif à Usage Social) à Paris, le demandeur ne doit pas excéder un revenu mensuel de 2130€.

Ce paradoxe est encore plus important dans les zones dites tendues (par exemple l’Île-de-France). Des dizaines de milliers de familles sans logement ou logées dans des logements vétustes ou insalubres sont en attente, à défaut de logements sociaux abordables financièrement. 

Il est donc clair que les résidences sociales ne sont pas destinées uniquement aux plus précarisés. La majeure partie des locataires font partie de la classe moyenne avec des revenus modestes ne pouvant pas forcément supporter le coût d’un logement dans le parc immobilier dit classique. 

Une volonté de mixité sociale au sein des quartiers HLM est au cœur des préoccupations des organismes bailleurs. C’est pourquoi, il est souhaité de faire cohabiter sur un territoire des groupes sociaux aux caractéristiques diverses (âge, nationalité, statut professionnel, revenus, …). Afin de garantir que celle-ci soit bien mise en place par les villes, la loi Solidarité et renouvellement urbain a été promulguée en décembre 2000. Cette loi concerne le droit de l’urbanisme et du logement en France. Notamment avec l’article 55, qui oblige les agglomérations ou intercommunalités de plus de 50 000 habitants (ayant en son sein au moins une commune de plus de 15 000 habitants) de posséder de 25% à 20% de logement social.

 

3) Être locataire d’un HLM, une location à vie ? 

Les locataires de logements sociaux doivent fournir des preuves de leurs ressources tous les trois ans dans le but d’évaluer leur situation familiale et financière et leur attribuer ainsi le logement le plus adapté à leur cas particulier. Dans le cas où la situation a évolué positivement ou négativement, un nouveau logement sera attribué au ménage. Aussi dans l’optique de toujours octroyer le logement adéquat aux ménages, plusieurs critères d’attribution ont été établis. 

À savoir que c’est la Commission d’Attribution des Logements (CAL) – différente pour chaque région/département ou collectivité – qui est apte à octroyer le logement social aux familles, toujours en considérant les conditions d’accès à ces types de logement. 

Voici les différents critères pris en compte dans l’accession à un HLM

  • Correspondance entre la taille du logement social et la composition familiale
  • Concordance entre les revenus mensuels du requérant et le loyer du HLM soumis 
  • Lieu de travail 
  • Raison de la requête 
  • Situation du logement actuel

Ajouté aux critères d’accès, une liste de personnes dites prioritaires a également été établie : 

  • Les personnes en invalidité (situation de handicap) 
  • Les personnes touchées par les violences conjugales 
  • Les personnes actuellement logées dans des services d’hébergement de transition 
  • Les personnes à nouveau actives après une période de chômage de longue durée 
  • Les personnes rencontrant des complications à se loger pour des motifs financiers entre autres 

Rappelons que malgré le fait que les personnes les plus précarisées n’ont souvent pas accès aux logements sociaux, une loi visant à protéger les plus fragiles a été promulguée en novembre 2018. Cette loi Elan (Évolution du logement de l’aménagement et du numérique) a un très large périmètre d’action puisqu’elle légifère sur la transformation digitale du logement, la protection des plus fragiles, la construction de nouveaux logements sur le territoire français ainsi que son aménagement

L’objectif est multiple : création de la mixité sociale, augmentation de nouvelles constructions, réorganisation et consolidation du secteur du logement, satisfaction des besoins de tous et optimisation du cadre de vie des résidents. Cette loi impose également une réorganisation des organismes de logements sociaux.

 

Malheureusement, il existe encore beaucoup de préjugés sur le logement social. Ceux-ci persistent fortement dans l’opinion publique au vu de la mauvaise réputation qu’avaient et qu’ont toujours les logements sociaux (trafic de drogue, rivalité entre bandes, pauvreté, chômage, …). 

Toutefois, il est important de constater que le logement social évolue et qu’il met beaucoup de projets en œuvre pour changer son image face aux yeux de la population (rénovation des logements et des quartiers, mixité sociale, …). Pour l’y aider, l’État promulgue de nombreuses lois afin de faire changer les choses au sein des quartiers d’HLM. Il reste encore beaucoup de travail mais petit à petit l’habitat social se transforme de façon positive.  

L’une de ces transformations est la digitalisation du logement social. En effet, il se digitalise de façon massive tout comme beaucoup d’autres domaines d’activités. À ce sujet, nous avons publié un livre blanc expliquant en détail les enjeux du numérique sur l’habitat social. Opter pour une solution digitale afin de gérer la relation bailleur-locataire peut vite devenir incontournable. 

Ordiges met à la disposition des bailleurs sociaux son portail de gestion locative MyDigiFlat. En quelques mots, MyDigiFlat c’est un portail digital qui simplifie les échanges, les communications entre les locataires et les bailleurs sociaux. Grâce à ce portail, disponible en version web et app, le locataire est réellement autonome pour gérer ses demandes qu’elles soient techniques, sociales ou administratives. La solution est également un réel avantage pour les organismes de logements sociaux : ils peuvent traiter plus rapidement et efficacement les demandes. Une brochure explicative de MyDigiFlat ainsi que toutes ses fonctionnalités est disponible sur notre site. 

Source : Union-Habitat.fr, Fondation Abbé Pierre, Ecologie.gouv.fr, Insee.fr, Cohésion-territoires.gouv.fr, Ordiges.fr

 

Article rédigé par Ophélie Dehantschutter, Assistante Marketing & Communication

Share This