Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) marque un tournant majeur pour les entreprises, les obligeant à intégrer durablement les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans leur stratégie. Parmi les services les plus impactés, les directions achats jouent un rôle clé et devront renforcer leurs engagements en matière de durabilité, de résilience et de transparence.
Mais alors, quels défis et opportunités cette règlementation apportera-t-elle en 2025 ? Et comment les entreprises peuvent-elles s’y préparer dès aujourd’hui ?
Dans cet article nous décrypterons les principaux enjeux et évolutions prévues pour 2025, et dévoilerons des conseils pratiques pour anticiper sereinement ces changements.
Qu’est-ce que la directive CSRD ?
Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) marque une nouvelle étape dans la transparence des informations extra-financières publiées par les entreprises. Remplaçante directive NFRD (Non-Financial Reporting Directive), jugée insuffisante, la CSRD a pour objectif de fixer un cadre plus exigeant et standardisé, aligné avec des attentes sociétales croissantes en matière de durabilité et de responsabilité sociale.
En effet, à la différence de la NFRD, aux entreprises d’intégrer dans leurs rapports leurs données selon les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards), basées sur des critères ESG (Environnementaux, Sociaux, Gouvernance). L’objectif est clair : harmoniser les rapports à l’échelle européenne pour garantir leur comparabilité et attractivité auprès des investisseurs. Cette nouvelle mesure a conduit à augmente conséquente du nombre d’entités concernées à environ 50 000, contre 10 000 auparavant.
Mais quelles sont les entreprises concernées en 2024 ? Les entreprises européennes qui remplissent au moins deux des critères suivants :
- Plus de 250 employés ;
- Un chiffre d’affaires supérieur à 40 millions d’euros ;
- Un total de bilan excédant 20 millions d’euros.
Comment cette réglementation est-elle perçue en 2024 ?
La CSRD est bien accueillie pour son ambition de renforcer la transparence et d’accélérer la transition durable. Toutefois, elle suscite des inquiétudes, en particulier parmi les entreprises moins préparées, qui redoutent une charge administrative accrue et des investissements technologiques conséquents pour se conformer aux nouvelles exigences. Les plus grandes entreprises, déjà soumises à la NFRD, anticipent une adaptation progressive, mais les PME et les entreprises internationales doivent rapidement se structurer pour répondre aux normes dès leur entrée en vigueur.
Cela dit cette directive représente certes un défi, mais aussi une opportunité : celle de transformer les obligations réglementaires en levier stratégique pour renforcer leur engagement en faveur du développement durable.
Quelles seront les évolutions de la réglementation en 2025 ?
En 2025, la CSRD franchira une nouvelle étape avec l’élargissement de son périmètre à un plus grand nombre d’acteurs, notamment les PME épargnées jusqu’alors. Ces entreprises, qui bénéficieront d’une période de transition allongée, devront tout de même :
- Publier des rapports extra-financiers conformes aux normes ESRS ;
- Faire vérifier ces données par des auditeurs externes ;
- Démontrer leurs efforts pour réduire leur empreinte environnementale et améliorer leur impact social.
Un durcissement des exigences est également attendu, notamment sur les critères liés à la chaîne d’approvisionnement. Les grandes entreprises devront collecter des données plus détaillées auprès de leurs partenaires et fournisseurs pour assurer une traçabilité ESG optimale. Cela pose un défi majeur, en particulier pour les PME, souvent considérées comme maillons critiques dans ces chaînes.
Ce que cela implique pour les directions achats
Les directions achats seront en première ligne face à de nouveaux défis posés par la CSRD.
Elles devront :
- Intégrer les critères ESG dans le processus de sélection des fournisseurs : cela inclut des évaluations rigoureuses sur des thématiques telles que les émissions de gaz à effet de serre, la gestion des ressources ou encore le respect des droits humains.
- Renforcer la transparence avec les partenaires commerciaux en exigeant des données fiables et vérifiées.
- Contribuer directement aux rapports extra-financiers de leur entreprise, en rassemblant des données et KPI’s sur l’impact environnemental et social de la chaîne d’approvisionnement.
En pratique, cela implique d’instaurer une véritable culture ESG au sein des directions achats, de s’équiper des bons outils, et s’assurer que les fournisseurs partagent aussi ces ambitions. Les PME cotées, intégrées au périmètre de la CSRD en 2025, devront elles aussi prendre ces mesures.
Sources : Green Finance, KPMG Pulse, et Economie.gouv.fr.
Les conseils clés pour préparer 2025 sereinement
Vous l’aurez compris, les directions achats vont être à nouveau challengées en 2025, notamment sur des défis financiers et organisationnels. Mais dans la pratique ça donne quoi ? Quels sont les meilleurs choix stratégiques à adopter ?
Pour anticiper efficacement les évolutions de la CSRD et garantir une mise en conformité fluide, voici quelques recommandations pratiques à initier ou renforcer :
- Investir dans une solution digitale de gestion des achats
Un logiciel de gestion performant comme Ask&Go simplifie la collecte, l’analyse et l’intégration des données ESG conformément aux normes ESRS. Cela permet d’harmoniser les rapports, d’automatiser les processus chronophages et d’assurer une transparence accrue pour toutes les parties prenantes.
- Établir des collaborations durables avec les fournisseurs
Travailler avec des partenaires partageant les mêmes engagements ESG favorise des relations durables et stratégiques. Grâce aux fonctionnalités de sourcing intégrées à Ask&Go, il devient plus simple de comparer les offres et de sélectionner les fournisseurs répondant aux critères RFI, RFP et RFQ, tout en optimisant les délais et les coûts.
- Cartographier et évaluer les fournisseurs
Identifier les acteurs stratégiques de la chaîne d’approvisionnement et analyser leur impact ESG (Environnementaux, Sociaux, Gouvernance) permet d’assurer un suivi rigoureux. L’utilisation d’un logiciel avec un module SRM (Supplier Relationship Management) facilite cette démarche en centralisant plusieurs données : sourcing, suivi des échanges, performance et plan de progrès, l’évaluation des fournisseurs, le tout dans un objectif de garantir la qualité des prestations.
- Renforcer les compétences des équipes internes
Former les collaborateurs, en particulier les équipes achats, aux critères de durabilité et aux normes européennes garantira une meilleure compréhension des enjeux réglementaires. Une maîtrise des solutions technologiques est également essentielle pour une gestion efficace des données et des processus.
La directive CSRD ne représente pas seulement une contrainte réglementaire : elle offre aussi une opportunité d’évolution stratégique pour les entreprises. Les directions achats, en adaptant leurs pratiques dès aujourd’hui, peuvent devenir des leviers majeurs dans la transformation vers une économie plus responsable et durable. Une préparation proactive et l’investissement dans des outils adaptés permettront d’aborder sereinement les défis de 2025 tout en valorisant la performance durable de l’entreprise.
Article rédigé par Imane N’Goumbi, Chargée de Marketing Digital et Communication